
De juin à novembre 2021, Hypermur et l’Ambassade des États-Unis d’Amérique en France ont conduit une série de fresques monumentales de street art à Besançon, Paris, Niort et Marseille avec les municipalités et des associations locales. Huit artistes - quatre français et quatre américains - y ont représenté des sujets de société communs à nos deux pays, poursuivant ainsi une longue histoire d’échanges artistiques entre la France et les États-Unis.
Le projet FAMA – French American Mural Art – est soutenu par l’Ambassade des États-Unis d’Amérique en France, piloté par l’association Hypermur et réalisé avec le concours des festivals Bien Urbain, Ourcq Living Colors, Le 4ème Mur et l’association Planète Émergences, et la participation de la Ville de Niort et de la Mairie du 19e arrondissement de Paris.

L.E.O. au festival In Wall We Trust à Airola (Italie). © Valerio Mautone
DES ŒUVRES SOUS LE SIGNE DE L’ENGAGEMENT ET DU DIALOGUE FRANCO-AMÉRICAIN
Le fil conducteur de ce projet original développé dans quatre villes, réside dans le fait que chacune de ces œuvres, produite à quatre mains par un.e artiste français.e et un.e artiste des États-Unis, abordera des sujets de société d’actualité en France et aux États-Unis.

Fresque de Dave Van Patten. Hotel Royal / PowHow 2016
DES RENCONTRES ARTISTIQUES ET INTERCULTURELLES
Autour et au pied de chacune de ces œuvres, des temps de rencontre avec les habitants et les établissements scolaires ont eu lieu afin de faire du projet FAMA non seulement un projet de création artistique, mais également une opportunité d’échanges entre la France et les États-Unis sur ce qui nous rapproche.
BESANÇON, du 8 au 20 juin :
L.E.O. + Rouge
dans le quartier planoise
Photos: ©ElisaMurcia-Artengo, ©Rouge & ©Hypermur

À Besançon, avec le festival Bien Urbain, L.E.O. - artiste de Miami, et Rouge - peintre vivant à Bordeaux - ont exploré ensemble, dans le quartier Planoise, les liens entre le passé colonial de la France et notre société contemporaine. L’esclavage est un thème important dans l’œuvre du jeune peintre de Miami qui, lors de son dernier voyage en Europe, l’avait déjà mêlé de façon puissante à son histoire personnelle et familiale. L.E.O. peindra une oeuvre in situ avec Rouge, artiste française montante dont la peinture figurative explore des thèmes comme l’intime, le sensible, l’humain et l’encombrement.

Portrait de L.E.O ©Terence Price II.

L.E.O - “My Father, Lil Pat, and our Ancestors...” - Décembre 2019 à Airola, en Italie.

Portrait de Rouge ©Luka Merlet.

Oeuvre de Rouge pour Le M.U.R. Nantes. Photographie ©Rouge
PARIS, du 11 au 26 juin :
AJ Dungo + Da Cruz
près du Canal de l'Ourcq
Vidéo: ©SylvainVesco

À Paris, pour le festival Ourcq Living Colors, Da Cruz - graffeur parisien, et AJ Dungo - auteur et illustrateur de Los Angeles, ont représenté un personnage multicolore mêlé à une vague qui semble submerger la rue de l’Ourcq. Le motif de la vague, cher à l’auteur du roman graphique In Waves (Casterman, 2019), symbolise ici la capacité des personnes à surmonter les tragédies, les événements, les épreuves, en tant qu’individus mais aussi collectivement. On pensera bien sûr en ce moment aux vagues de contamination du Covid-19, mais aussi à la devise de la ville de Paris « Fluctuat nec mergitur », fièrement brandie en réponse à la vague de terrorisme de ces dernières années. Da Cruz y a ajouter l’un de ses personnages - multicolore, multiethnique, rappelant à la fois l’art du masque africain, polynésien et sud-américain - qui interagit avec la vague d’AJ Dungo d’une façon que chacun peut interpréter à sa manière.

Portrait d'AJ Dungo ©Andrew Castro.

In Waves - Roman graphique d'AJ Dungo.

Portrait de Da Cruz.

Oeuvre "Totem" de Da Cruz. Paris 15. Photographie ©Da Cruz
NIORT, octobre 2021 :
dave van patten + Prends-le Facile
Photos: ©Camographe, ©ChristopgeMagik! J'aime Niort & ©EricSurmont
Vidéo: ©BenjaminChollet

Dave Van Patten fait partie de ces rares artistes nichés à la frontière entre la bande dessinée et le street art. Baignées dans une atmosphère surréaliste et punk, les œuvres de cet artiste de Los Angeles mettent en scène des foules de personnages et d’objets hétéroclites, qui occupent l’espace dans une joyeuse et candide anarchie. Prends-le Facile est un enfant du pays qui a débuté par le graffiti : l’art de la calligraphie sous sa forme la plus sauvage. Sa passion de la lettre et de l’écriture l’a ensuite amené à canaliser l’énergie débordante du geste vandale, au profit de l’art minutieux du lettreur. Ensemble, ils ont combiné deux arts urbains opposés et pourtant complémentaires : le muralisme figuratif du californien au lettrage artisanal et inspiré du niortais.

Portait de Dave Van Patten.

Oeuvre de Dave Van Patten. Warner Music / Rhino Wall

Prends-le facile à l'oeuvre.

Oeuvre de Prends-le Facile
MARSEILLE, octobre 2021 :
Difuz + La Morena
Lieu à préciser
Photos: ©MathieuParent & ©Hypermur
Vidéo: ©NicolasFrançon & ©BrunoMathé

La Morena (Phoenix), artiste et activiste chicana et apache engage sa peinture avec ferveur dans les combats des communautés Native American qu’elle rencontre. Peignant pour la première fois en dehors des États-Unis, elle est venue à la rencontre des habitants du quartier de Marseille nommé "Le Plan d'Aou" avec l’artiste phocéen Difuz et l’association Planète Émergences. Difuz est un graffeur qui joue à mêler le surnaturel au banal. Ses personnages ordinaires flottent dans ses compositions, leur téléphone à la main, comme si, dans la rue, le temps et la gravité s’étaient soudain arrêtés. Ensemble, ils ont mis leurs bombes de peinture au service des résidents et ont tenté d’arrêter le temps et la gravité du quotidien avec une œuvre monumentale.

Portrait de La Morena par Angie Gomez.

La Morena - “No more Stolen sister” - Phœnix.

Difuz, pour le Colors Urban Art.

Œuvre de Difuz.